L'actualité de la crise : TOUT FAIRE, MAIS QUOI ? par François Leclerc

Billet invité

L’attention est focalisée sur l’Espagne, en raison d’un contraste saisissant entre la détérioration de sa situation économique et sociale et le refus réaffirmé du gouvernement de ne pas demander à bénéficier d’un sauvetage financier. Le parallèle avec la Grèce s’impose : il est difficilement concevable d’augmenter la pression par de nouvelles mesures de rigueur et c’est pourtant ce qui est réclamé. On comprend que le gouvernement espagnol tente malgré tout de l’éviter : on apprend aujourd’hui que le pays comptait fin juin près de 5,7 millions de chômeurs, soit un taux de 24,6 % (et de 53 % pour les plus jeunes). Dans le rapport qu’il vient de publier, le FMI contemple l’étendue des dégâts, prévoit l’aggravation de la récession et constate que les nouveaux objectifs de réduction du déficit ne seront pas atteints.

Du côté des autorités européennes, les choses ne sont pas plus claires. Le communiqué franco-allemand publié à la suite de l’entretien téléphonique d’Angela Merkel et de François Hollande martèle que les deux pays sont « déterminés à tout faire pour protéger » la zone euro, ce qui n’apporte pas les éclaircissements attendus sur les mesures qui pourraient être prises ! Comme Mario Draghi hier, les deux principaux dirigeants européens se réfugient dans les généralités, permettant de supposer… que la discussion continue.

A minima, la BCE pourrait reprendre ses achats sur le marché secondaire, mais la Bundesbank n’a pas tardé à faire savoir qu’elle continuait d’y être résolument opposée. Quant à un plan de sauvetage, il n’est pas dans les moyens du FESF, le quotidien espagnol El Economista chiffrant hier à 300 milliards d’euros le montant de l’aide qui serait nécessaire pour que l’Espagne puisse financer son déficit dans les 18 mois à venir.

Sans entrer dans le détail des procédures, le FESF pourrait consacrer les 200 milliards d’euros dont il dispose – dont la moitié est formellement destinée aux banques espagnoles – à acheter des obligations espagnoles sur le second marché, ou bien à l’ouverture d’une « ligne de crédit préventive », mais il ne peut acheter des titres à l’émission qu’en contrepartie de la signature d’un mémorandum prévoyant des mesures d’austérité.

Une intervention du FESF pourrait précéder celle de la BCE, qui ainsi ne se déjugerait pas trop visiblement, après avoir stoppé ses achats pour obtenir que les États agissent. C’est en tout cas ce qui permet au journal Le Monde de qualifier cet ensemble d’« action concertée ». À suivre et à voir. Les interrogations qui depuis hier portaient sur une éventuelle inflexion de la position allemande n’ont pour l’instant pas été levées. Le calendrier et les modalités de l’intervention de la BCE non plus. Les marchés se payent pour l’instant de mots, mais pour combien de temps ? Ce ne serait pas la première fois qu’une annonce tonitruante finirait en eau de boudin.

La délivrance d’une licence bancaire au MES est l’indispensable clé de voûte au dispositif qui s’ébauche, afin qu’il soit financièrement adossé à la BCE. Mais ce cap sera-t-il franchi par les autorités allemandes ? Dans la confusion et l’opacité qui prévalent actuellement, impossible de répondre à cette question. Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, et Tim Geithner, secrétaire d’État au Trésor américain se rencontreront lundi…

55 réponses sur “L'actualité de la crise : TOUT FAIRE, MAIS QUOI ? par François Leclerc”

  1. Les banques centrales, les Etats eux aussi, ne peuvent pas rivaliser avec l’ Oligarchie financière mondiale ( les quelques Too Big to fail ) les banques centrales assurant la « liquidité du système ».
    C’est bien connu cette Oligarchie continue à faire ce qu’elle « sait faire » amasser l’argent sur les produits dérivés au détriment de l’économie réelle, jusqu’à ce que « ça craque » Quand? où? qui?
    Peut importe, c’est inéluctable…Même si la zone Euro tient le ponpon, ça peut aussi arriver par une des 5o Too Big ou un ou plusieurs de ses « véhicules spéciaux ».
    Wait and see…

      1. Peut être parceque M est tradeur et blogueur de margin call ?
        Merci pour vos explications financières.
        Cordialement

  2. « et le refus réaffirmé du gouvernement de ne pas demander à bénéficier d’un sauvetage financier. »

    Si j’ai bien compris l’intention :
    « et le refus réaffirmé du gouvernement de demander à bénéficier d’un sauvetage financier. »

    Trop de billets tue le billet (humour éventuel).

    Merci, M. Leclerc de votre assiduité détricoteuse.

    Delphin

  3. Je restais sur ma faim concernant deux commentaires antérieurs (voir « Texte »):

    Je commence à avoir des éléments de réponse, mais selon ma petite compréhension des choses, ce « tout faire » que l’on met en avant :
    – ne résout rien, à moins (peut être ?) d’un processus de QE donnant une respiration pour mettre en place des solutions pérennes,
    – est impossible à décider en l’état actuel des institutions et des processus de décision, particulièrement (mais pas seulement) en Allemagne..

    En dehors d’une surprise de taille, les différentes déclarations ne sont que des mots creux (pour rester poli), mais à ce point j’ai peine à le croire.

    Texte
    1) Je veux bien admettre qu’un bouchon a sauté ; en tout cas, les vapeurs ont enivré certains. Est-ce avec l’accord de l’Allemagne ou va t’il falloir rentrer les bulles ?.
    2 ) Est ce qu’une QE de la BCE (adéquatement massif, avec contraintes ET contrôle de l’utilisation des fonds) ne serait pas équivalent à un défaut généralisé ?
    Est ce qu’un tel QE, ou toute autre solution drastique, n’est pas empêché par les processus de décisions au sein de l’Europe, de la zone.
    Outre que je ne vois pas quel processus de décision pourrait en l’état des institutions permettre une solution adaptée (en contenu et en délai), je n’en mesure pas bien les conséquences potentielles de tous ordres (politique, économique, social, national Européen et international). ».

  4. Bonsoir,
    cela fait quand même quelques années que je lis ce blog, je commence à comprendre des choses, pas tout ….
    quelqu’un peut-il développer l’importance d’acheter des obligations espagnoles sur le second marché ? En quoi cela est-il important? Pourquoi ne pas laisser évoluer le cours librement ?

    D’avance merci.

    1. L’achat d’obligation permet de faire baisser les taux. Comme la BCE ne peut pas racheter (c’est dans ses textes) d’obligation à l’émission (le marché primaire) elle se rabat sur le marché secondaire.

      L’idée c’est de faire baisser les taux des obligations réclamés par les investisseurs pour les nouvelles émissions obligataires émises par Madrid grâce au lien qui existe entre le marché secondaire et le marché primaire.

      Exemple: Si le taux 10 ans sur le secondaire est de 5%, le gouvernement espagnol pourra émettre de la nouvelle dette à la même maturité au même taux plus une petite prime (peut-être 5,1% max) car les opérateurs de marché feront l’arbitrage entre acheter des obligations à l’émission à 5,1 au lieu d’en prendre sur le marché secondaire qui sont moins bien rémunérées.

    2. Les obligations souveraines sont généralement des obligations assimilables : lorsque le Trésor émet une nouvelle tranche de dette, elle est rattachée à la précédente (les émissions n-1 et n ont les mêmes caractéristiques). En pratique : la dette émise a une valeur nominale de 1€, mais les acheteurs, selon l’évolution des taux sur le marché secondaire, offriront en sus une prime (quand les taux baissent) ou une décote (quand les taux montent).

      But du jeu : améliorer la liquidité du marché secondaire et diminue les risques (on peut plus facilement se couvrir). Mais gros inconvénient : le risque de devoir faire face à un nombre important d’échéances à rembourser en même temps (le revers de la médaille de la liquidité…)

      1. T’as fumé la moquette? L’intervention de la BCE sur le marché secondaire n’a pas pour but d’améliorer la liquidité mais de faire baissé les taux d’intérêts réels.

      2. Je parle des obligations assimilables et pas de l’intervention de la BCE. Quand au milieu des années 1980, la France a émis ses premiers OAT, c’était pour améliorer la liquidité du marché secondaire.

      3. Trollisme aggravé le taulier, incapable de lire correctement un post de dix lignes; rêche sur rêche, tôle sur tôle, bâche sur bâche… un vrai troll circonflexe le tôlier.
        Au demeurant quand la BCE se porte acheteuse sur le marché secondaire elle améliore de fait la liquidité pour soutenir le prix de titres en voie d’illliquidité. On joue avec les mots là. Confusionnisme, Bullshit.

      4. @L’albratos

        Louis XIII n’était pas le file de Louis XII mais celui de Henri IV.

        Quel rapporte entre la filiation des rois de France et le rachat d’obligations espagnoles sur le second marché? Aucun. Tout comme ton histoire d’obligations assimilables et la question de Le bougre.

      5. Quel rapport entre la filiation des rois de France et le rachat d’obligations espagnoles sur le second marché?

        Faux bien sûr, les problèmes de succession politique (par exemple du pouvoir royal), risque politique évident dans l’évaluation globale du risque-pays, peuvent aussi éminemment influencer le prix des titres souverains d’un pays et par extension de ceux des pays concurrents sur le marché.

  5. Filer une licence bancaire c’est entrainer tous les pays européens, y compris les pays vertueux, dans des abîmes zimbabwéenne! Personnellement je pense que certains pays (Allemagne, Pays-Bas, Finlande) préféreront quitter l’euro que de filer la carte de crédit avec le code et sans aucun moyen de contrôle aux pays du Sud.
    Même les sociaux-démocrate allemands si ils étaient au pouvoir ne le feraient pas.

      1. C’est un peu caricaturer ma pensée mais l’esprit y est…je plaisante.

        N’importe quel quidam sait que cette histoire ne finira jamais. Qui peut croire que le scénario sera le suivant:

        1- L’Espagne est en difficulté.
        2- Ses partenaires l’aident financièrement.
        3- L’Espagne voit la charge de sa dette baisser, le croissance reprend, les caisses de l’Etat se remplissent et tous les promoteurs immobiliers arrivent à refourguer le stock d’apparts qu’ils ont sur les bras.
        4- Au bout de 10 ans Madrid a finit de rembourser rubis sur l’ongle ses dettes.

        Joli conte de fées?

      2. Franchement des pays « vertueux », vous y croyez vraiment ?
        L’Espagne … et les autres ?
        Des partenaires, pouvez vous en citer qui en vérité ne soient pas ses concurrents avant tout ?
        La croissance reprend, par miracle ?
        Et les dettes futurs ?
        Comment ? Plus de dettes ? ou des toutes petites remboursables à coup sur ?
        Donc beaucoup moins crédit et un capital ne trouvant plus à se placer « utilement ».
        Il faudrait donc réinvestir dans la demande, le salaire et l’humain, plutôt que dans l’offre, la finance et l’argent trop facile.
        Et si on commençait par ça ?

      3. @ letaulier……….toutes ces dettes devront être supportées par celui qui n’en a pas……………..cherchez la zone économique capable de supporter????????????? Y en a pas…………..résultat le monde économique entier va s’écrouler……………..tous investissements s’arréter……………ne survivra que la production alimentaire……………..pour 50 ans.

      4. En fait, les caisses sont pleines, mais celles des parasites.
        L’argent n’est pas où il doit être.
        En tout cas pas dans les poches de ceux qui produisent,
        et en ont besoin pour sortir de la misère.
        D’ici quelques années, il n’y aura plus que le Plan bon sens:
        aller le chercher par le nombre et la force,
        en commençant par là:
        Paradis fiscaux: 20 à 30 000 milliards de dollars
        http://www.taxjustice.net/cms/upload/pdf/Price_of_Offshore_Revisited_120722.pdf

      5. eh bien oui, l’allemagne accompagne ce qu’elle ne peut provoquer pour des raisons politiques : le déliement acté de la zone euro telle qu’on la connait aujourd’hui….
        Mr Leclerc, vous surestimez la volonté allemande de solder cette faillite de gouvernance.
        bien à vous

        Le échos de ce jour :
        Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a démenti tout projet d’achat d’obligations par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) dans le cadre d’un nouveau plan d’aide à l’Espagne, dans un entretien à paraître dimanche dans Die Welt am Sonntag.
        Il a qualifié de « totalement infondées » les spéculations dans la presse espagnole et française sur une demande de nouvelle aide en faveur de Madrid, qui se traduirait notamment par la participation du FESF aux émissions obligataires de l’Espagne afin que les taux d’emprunts du pays restent contenus.
        Le gouvernement espagnol avait déjà affirmé vendredi qu' »il n’y aura pas de sauvetage » global du pays, et que cette option, évoquée par de nombreux analystes, « n’est pas envisagée ».
        Le quotidien économique espagnol El Economista a évoqué mercredi un plan d’aide de 300 milliards d’euros qui permettrait à l’Espagne de financer ses déficits au moins pendant un an et demi. Le journal français Le Monde a de son côté parlé d’une action concertée BCE-UE en faveur de l’Espagne.
        Ce plan s’ajouterait à l’aide financière déjà promise par l’Eurogroupe pour les banques espagnoles, dont le montant pourrait atteindre 100 milliards d’euros.
        Le gouvernement espagnol « a pris toutes les décisions nécessaires et les applique » pour redresser sa situation, a ajouté M. Schäuble, et même si « les marchés financiers ne lui en donnent pas encore acte, cela viendra ».
        L’Espagne, plongée dans la crise depuis l’éclatement de sa bulle immobilière en 2008, concentre actuellement toutes les inquiétudes du marché et doit payer de plus en plus cher pour emprunter, ce qui compromet sa capacité à se financer.

    1. Donner une licence bancaire au MES c’est commencer à redonner au politique le pouvoir financier et la possibilité de reprendre son destin en main.
      Le conseil d’administration du MES va devenir le directoire de l’Europe.
      Dans les faits, Draghi est déjà le président de l’Euroland.

      1. @ Jeremie,
        Pas d’accord avec votre première phrase, apparemment vous ne connaissez pas le MES, le TSCG, les Six et Two Packs.
        Maintenant ils parlent d’une prétendue solidarité européenne, d’une Europe fédérale néo libérale, non démocratique et soumise à l’oligarchie financière mondiale.
        Pour une information pertinente sur le MES, TSCG, le blog Contrelacour
        http://contrelacour.over-blog.fr/

      2. Je crois que c’est une erreur de croire à une « oligarchie financière mondiale » toute puissante.
        Ce qu’il y a ce sont des systèmes humains avec des lieux de concentration de pouvoir. A l’heure actuelle, beaucoup de pouvoir se concentre la ou s’organise les flux médiatiques, financiers et « d’opinion » (les élus), mais qu’il en reste encore beaucoup en sommeil dans les institutions et les administrations d’Etat.
        Dans la période de trouble actuelle, malgré toutes les critiques qu’on peut leur faire, se sont encore les élus qui ont la légitimité maximum, et qui ont les administrations sous leurs ordres (dont l’armée si nécessaire). Leur élection au suffrage universel direct leur donne même le droit de transgresser les règles en cas de besoin, s’il apparait clairement qu’ils agissent pour l’intérêt général.
        Pendant des années ils ont délégué la fonction de direction économique aux marchés, par confort et parce que cela marchait de façon acceptable, et qu’on ne voyait pas d’autre alternative plus efficace pour faire tourner la boutique. Maintenant cela ne marche plus. Les marchés ne sont plus capables de faire le boulot. Il a fallut 4 ans pour s’en convaincre. Une année de plus sera peut-être nécessaire à certains mais je crois que Montebourg l’a déjà compris et que Hollande a de sérieux doutes.
        Ils vont être obligés de trouver une alternative, et la seule alternative crédible c’est l’Etat qui prend la Banque par les cheveux pour mettre l’argent là où il est indispensable.

      3. Jeremie, être optimiste est une chose, mais la réalité des faits est là !! Nos politiques ne sont que les pantins de puissances qui agissent dans un cadre capitaliste néo-libéral taillé à leur mesure. Je ne pense pas que l’intérêt général soit leur préoccupation première. Et ce Draghi président de l’Euroland, je n’ai jamais voté pour lui… naïf mais pas dupe !!

      4. @Jeremie

        Vous regardez le doigt et non la lune…..

        Dans la période de trouble actuelle, malgré toutes les critiques qu’on peut leur faire, se sont encore les élus qui ont la légitimité maximum, et qui ont les administrations sous leurs ordres (dont l’armée si nécessaire). Leur élection au suffrage universel direct leur donne même le droit de transgresser les règles en cas de besoin, s’il apparait clairement qu’ils agissent pour l’intérêt général.

        C’est pourtant simple de constater que les politiques ne défendent en rien l’intérêt général.
        Pour preuve, les robocops en Grèce , en Espagne et ailleurs pour les manifestations des indignés, et les exemples ne manquent pas…
        Alors dites-moi qui commande qui ? Que protègent-ils ? Les citoyens ou l’oligarchie financière ?
        Quant au suffrage universel, laissez-moi rire ! Cela se résume en de bonnes paroles pendant la période électorales.
        Relisez le commentaire de « naïf » , il ne l’est pas tant que cela 000moi que vous assurément !

      5. A @Jeremie,
        Comme vous le disent @Naif et @Erde, vous êtes un « doux rêveur » comme d’ailleurs nombre de nos concitoyens abrutis par une information formatée.
        Apparemment, vous n’avez pas lu sur ce blog, l’article sur les « Les maîtres du monde : le réseau de contrôle global des sociétés »
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=28308

  6. Le coup de grâce ?

    « Londres a aussi renoué avec la tradition des grands dérapages budgétaires. Depuis 2000, ils ne dépassaient pas les 50 %, alors que durant les trois précédentes décennies, les « erreurs » se situaient en moyenne à 258 % !
    Alors revient l’éternelle question : Organiser les jeux en vaut-il la chandelle en terme économique ? Surtout pour une Grande-Bretagne en crise économique sévère. »

    1. Un peu tard,c’est ce qu’il fallait faire en 2008. Ces gens commenceraient-ils a avoir peur du monstre qu’ils ont engendré?

  7. Le responsable des « Intérets notionnels » vient nous jouer la comédie du « et si on changeait le statut de la BCE ? » en sachant que ce sera impossible parce que gravé dans le marbre des Traités (Lisbonne….Art123).

    Ca ne l’empêche pas d’avoir raison, mais venant de lui je suis un peu sceptique sur la sincérité de la démarche…

    « Si on analyse les comptes annuels déposés par ArcelorMittal à la Banque nationale pour les exercices 2006 à 2010, on constate que l’entreprise a reçu plus d’1,5 milliards de réductions d’impôts grâce au système des intérêts notionnels.

    Pour ce qui concerne les trois derniers exercices fiscaux et grâce aux intérêts notionnels, pratiquement aucun impôt n’a été payé en Belgique par ArcelorMittal, malgré des bénéfices s’élevant à plus d’un milliard d’euros à chaque exercice ! Chaque année, ce sont près de 500 millions d’euros qui ont été épargnés par la société, sans aucun effet positif sur l’activité ou sur l’emploi »

      1. Excellent Bouli Lanners, comme d’ habitude…Le vieux complice de Benoît Poolvorde, le génial looser anarchiste de Louise Michel…

        Ils sont décidemment à suivre ces Belges…

      1. La Belgique est un paradis fiscal il me semble….

        Pas pour tout le monde, venez-y voir. Les salariés sont dans le peloton de tête des plus taxés aux monde.
        A noter que ça ne me dérange pas de payer des impôts, même très élevés, si ceux-ci sont utilisés pour le bien de la communauté.
        Par contre pour rembourser les intérêts d’une dette ignoble, résultat d’un système maffieux et inéquitable mis en place au niveau mondial, alors oui, ça me fait vomir…

      2. Il y a longtemps que quelqu’un n’avait pas vomi sur ce blog. (ERIX le Belge)

        Delphin clin d’oeil

  8. Merci d’abord à François Leclerc pour ses analyses d’orfèvre qui permettent toujours d’y voir plus clair, comme depuis l’annonce de la BCE jeudi.
    Je prends cette fois le temps de quelques mots car la situation se précise me semble-t-il.

    DG de Goldman Sachs International de 2002 à 2005 quand la noble entreprise aidait le gouvernement grec conservateur d’alors à maquiller ses comptes (mais il n’a rien vu, rien entendu :-), puis gouverneur de la banque centrale d’Italie tandis que les comptes du pays s’enfonçaient dans le rouge, Mario Draghi est aujourd’hui le plénipotentiaire sauveur de l’euro !
    Euro qui lui-même n’est en danger que parce qu’il est l’objet, depuis que le talon d’Achille grec a cédé, d’un tir croisé de la finance et de la presse financière anglo-saxonne (rappelons-nous ce si joli sobriquet sortie dans ladite presse peu après la Grèce, les PIGS).

    Rappelons également qu’au moment de la découverte du pot-aux-roses grec les comptes de l’Europe (déficit ou dette/PIB, balance commerciale, taux d’endettement privé,etc.) étaient plus équilibrés que ceux de leurs homologues atlantistes (sans parler des bilan des banques centrales respectives)…
    S’en est ensuite suivi un cercle vicieux de coupes budgétaires, de ralentissements économiques et de creusements de la dette mis en oeuvre pour l’essentiel par des anciens de Goldman Sachs ou affiliés, mis au pouvoir dans l’urgence pour sauver les peuples de l’abîme.
    Les politiques d’austérité sont mises en place au détriment quasi exclusif des classes moyennes et plus pauvres sans que l’Europe ne lève le petit doigt sur les paradis fiscaux où se logent plus de 20000 milliards d’actifs financiers. Tout cela quand le moindre bon sens keynésien montre qu’un euro prélevé aux plus riches nuit moins à la croissance que le même euro pris dans la poche du pauvre.
    En attendant, à mesure que les « PIGS » s’enfoncent dans la crise, les efforts demandés grandissent, les privatisations se multiplient à vil prix et on dérégule à tout va.
    L’ensemble de ces mesures permettant à ceux qui ont anticipé/provoqué la crise (entre autres via les CDS de la « Shadow finance ») d’étendre leur emprise sur l’économie, d’imposer des dérégulations dont ils profiteront plus tard et d’acquérir à bon compte les bijoux de famille des nations aux aboies…
    Et en attendant plus personne ne parle du dollar et de la situation des comptes aux Etats-Unis.
    Tout cela semble faire sens.
    L’argent corrompt.
    Jusqu’à quand les peuples se satisferont de cette maxime?

  9. Autre version pour Letaulier puiqu’on peut délirer :
    1 l’Espagne est en difficulté
    2 ses partenaires l’aident mais cela ne marche pas
    3 l’Espagne sort de l’euro et dévalue massivement ; son nombre de chomeurs augmente mais il est déjà si important….; l’Espagne déclare unilatéralement un réaménagement du remboursement de ses dettes
    4 l’immobilier espagnol attire des acquéreurs étrangers alléchés par une fiscalité ibérique adaptée,, l’industrie et les services espagnols connaissent un redémarrage, le tourisme espagnol reprend sa place passée et de nombreux retraités européens migrent vers l’Espagne où la fiscalité directe baisse
    5 le Portugal emboite le pas, immédiatement rejoint par la Grèce…..et pourquoi pas par d’autres.
    6 la France se reconnaît comme le leader des pauvres du sud et rejoint la secession. Le franc dévalue et ….
    6 bis la France ne bouge pas et étrangle ses nationaux par une rigueur d’autant plus forte qu’elle est tardive
    6 ter : ?

    1. @ claundre

      L’industrie et les services espagnols connaissent un redémarrage

      Vous rêvez. Le redémarrage de l’industrie, c’est au tarif du SMIC chinois. Sauf qu’en Chine, du SMIC, y en a pas.
      Et la fiscalité « adaptée », elle commence avec des taux forcément inférieurs à ce qui se pratique ailleurs (par exemple les armateurs grecs bénéficient d’une fiscalité adaptée), donc elle rapporte pas un brouzouf.
      Et on se retrouve avec un sous état super libéral. Waow, le trip !

  10. … et vous savez, chrétiens, qu’ il n’ y a jamais qu’ un moment qui nous en sépare (du néant). Maintenant nous en tenons un ; maintenant il périt ; et avec lui nous péririons tous, si, promptement et sans perdre temps, nous n’ en saisissions un autre semblable, jusqu’ à ce qu’ enfin il en viendra un auquel nous ne pourrons arriver, quelque effort que nous fassions pour nous y étendre ; et alors nous tomberons tout à coup, manque de soutien. ô fragile appui de notre être ! ô fondement ruineux de notre substance ! (…).

    http://frederic.simon1.free.fr/sermon_sur_la_mort.html

    Bossuet, of course.

    Tel est l’état de l’économie.

  11. La bonne blague du soir:

    S&P confirme le triple A de la Grande-Bretagne malgré la récession.

    L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s (S&P) a confirmé vendredi le triple A accordé à la Grande-Bretagne et maintenu la perspective stable, en dépit de la sévère récession que traverse le pays. « L’économie de la Grande-Bretagne, riche et diverse, sa politique monétaire et budgétaire souple et son marché du travail (…) malléable expliquent notre notation sur la dette » de la Grande-Bretagne, a précisé S&P dans un communiqué.

    agences

  12. La bonne blague du soir:

    Et bien moi cela ne me provoque même plus un sourire.
    il faudrait fabriquer quelques lampadaires de plus, non par mittal mais par les petites fonderies de cloches (ce qui procurait un peu de travail à ces artisans d’art), pour pendre ces agences de notation en sus des autres, banquiers traders, et politiques véreux ( liste non exhaustive )
    Je serais même près à payer ma quote-part en impôts supplémentaires pour financer le travail..

  13. Pendant que les espagnols se serraient la ceinture, le roi était parti à la chasse massacrer les éléphants. Pour ces actions glorieuses, il vient de se faire démissionner de son poste de président du WWF Espagne.
    Je mets le lien de l’article, juste pour la photo obscène parue dans El Mundo et El Pais.
    Président du WWF, hein ?? Et Roi d’Espagne, présidant aux bons soins et à la destinée du peuple espagnol…

    1. En fait, le roi d’Espagne était à sa place,
      tout comme les multinationales qui financent le WWF.
      C’est le WWF qui a démissionné depuis longtemps.
      Demandez à n’importe quelle association écologiste non sinécuriste.

  14. Possible: limitation de la circulation des capitaux … fermeture des bourses européennes.. etc…seule la volonté manque..

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